Dans une ère de post-pandémie mondiale, qu’en est-il de la santé et de la charge mentale de nos pharmaciens ?

Concrètement, qu'est-ce que la charge mentale et d'où vient-elle ?

C'est un terme initialement introduit au XXe siècle qui permettait de définir le quotidien des femmes et la répartition inégale des tâches domestiques.

Le terme a finalement dévié et est utilisé dans le milieu professionnel de façon très schématique : la charge mentale est résumée à l'ensemble des sollicitations du cerveau pendant l'exécution du travail.

C'est près d'un salarié français sur quatre¹ qui est concerné par cette thématique, dû à un panel d'activités à gérer dans son propre espace de travail, qui s'ajoute souvent à des charges personnelles. Cela découle d'un besoin d'exigence élevé dans ses tâches, ou simplement d'un environnement anxiogène.

Nos pharmaciens en souffrent également

Et c'est effectivement le cas des pharmaciens qui, tous les jours, font face à des patients souffrants, des horaires importants, des risques d'accident de travail et enfin des difficultés administratives et sont donc enclins à une surcharge mentale importante.

Cette surcharge a évidemment augmenté depuis la crise sanitaire qui a forcé les pharmaciens à redoubler d'efforts et à faire preuve d'un sang-froid sans nom en un temps limité.

Ces derniers ont été dans l'obligation de déployer des mesures considérables telles que la mise en place de tests de dépistage, de multiples vaccins, ou encore la distribution de masques, de gants et toute forme de protection. Cela afin de venir en aide à une population en état de choc, en dépit de leur propre santé physique et mentale.

Kyrielle Manuela Ongbatanga, titulaire de la Pharmacie Fontaine, Paris 75009, nous témoigne :

Faks - Quel est l'aspect difficile/contraignant lorsqu'on est pharmacien ?

Titulaire : "L'administratif est une charge importante de notre travail puisqu'il faut concrètement tout gérer : les stocks, les périmés, les commandes, les factures, la comptabilité, les réclamations..."

Faks - Comment avez-vous vécu la période Covid-19 ?

Titulaire : "La charge mentale a effectivement augmenté pendant la période Covid puisqu'on avait des activités différentes et supplémentaires telles que les tests de dépistage à faire, la vaccination ou encore la distribution de masques."

Faks - Est-ce que cette période vous a procuré plus d'anxiété ou de stress ?

Titulaire : "Oui, parce qu'au-delà de la charge quotidienne de travail, on accumulait énormément de fatigue. Des patients s'impatientaient, n'étaient pas agréables, et nous véhiculaient leur stress constamment. On était sujets aussi à des agressions verbales et c'était souvent lourd à porter."

Faks - Qu'avez-vous mis en place pour réduire votre charge mentale ?

Titulaire : "Moi, je ne rappelle pas les laboratoires tout le temps, je préfère passer par des centrales d'achat de pharmaciens. Car gérer 50 000 labos n'est pas gérable. C'est ce qui fait aussi que je ne ressens plus trop cette surcharge à gérer tous les rendez-vous.

Je passe par une plateforme. Je ne sais pas si c'est depuis le Covid que ça s'est mis en place, mais en tout cas ça allège beaucoup, car c'est la plateforme qui gère les labos. Et en une seule facture, je trouve ça bien. J'utilise Directlog, tri'Meds, comptoir des pharmaciens, medistore..."

1 : d'après l'article de Capital avec Management.

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